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1979

4 TROPHÉES POUR SERVETTE

La saison 1978/79 a débouché sur un triomphe inégalé – et inégalable – du Servette FC, qui s’est adjugé 4 trophées...

Ce Servette-là était insatiable. Pour obtenir ses 4 trophées - championnat, Coupe de Suisse, Coupe de la Ligue et Coupe des Alpes, il aura fallu aux Servettiens 55 matchs, 4 prolongations et 1 exercice des tirs au but. L’exploit n’est plus possible de nos jours pour un club suisse – la Coupe de la Ligue et la Coupe des Alpes ont disparu. Les Grenats ont disputé une cinquième épreuve en 1978/79, la Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupe. Mais là, l’aventure s’arrêtait en quarts de finale.

Trois jours après la 1re journée du championnat de Suisse 1978/79, Servette brandissait déjà son premier trophée: la Coupe des Alpes, en battant le Lausanne-Sport, entraîné par Miroslav Blazevic, 4-0 en finale (15 août 1978). En matchs de groupe, les Servettiens s’étaient qualifiés face à Strasbourg (2-1, 4-2) et l’OGC Nice (2-1, 0-2).

La Coupe des Alpes servait de préparation à la saison et était au programme entre équipes françaises, italiennes, allemandes et suisses de 1960 à 1971, uniquement entre France et Suisse de 1972 à 1986.

La Coupe de la Ligue, formule en élimination directe, ouverte aux équipes de LNA + LNB, existait en Suisse de 1972 (premier vainqueur: FC Bâle) à 1982 (dernier gagnant: FC Aarau).

La finale du 5 mai 1979 voyait Servette triompher au Stade St-Jacques, face au FC Bâle de Helmut Benthaus: 2-2 après 120 minutes, 4-3 aux tirs au but. Tanner avait manqué l’envoi décisif de Bâle, le portier grenat Engel (!) transformant ensuite le sien. Cela faisait 14 ans que Servette n’avait plus gagné à Bâle! Qualification: Etoile Carouge (4-0, 3-4 en aller/retour), à La Chaux-de-Fonds (1-0), chez le CS Chênois (4-2), contre les Grasshoppers en demi-finales (3-1 ap. prol.)

Coupe de Suisse. Les Genevois l’ont aussi acquise de haute lutte. Le samedi 7 octobre 1978, c’était la fête des vendanges et une belle journée ensoleillée au stade de Saint-Joux, à La Neuveville, commune francophone du Jura bernois sur les bords du lac de Bienne. Et le jour où le «grand» Servette – 10 des 11 titulaires étaient internationaux suisses! - a failli faire l’objet de la plus grosse sensation jamais vue dans l’histoire de la Coupe de Suisse – encore aujourd’hui: l’équipe de 3e ligue de La Rondinella, fondée en 1960 par des travailleurs saisonniers italiens, menait encore 1-0 après 93 minutes, mais Trinchero égalisait à la 94e (sur penalty)! La Rondinella s’inclinait après prolongation (1-4)! Un panel de spécialistes, réunis par le magazine «Zwölf», a classé cette rencontre parmi les 100 plus grands matchs du football suisse de tous les temps! Par Etoile Carouge (3-0), Nordstern Bâle (2-0) et Neuchâtel Xamax (3-2), Servette atteignait la finale du 4 juin 1979… et du 20 juin: car après un 1-1 après prolongation face aux Young Boys, il fallait rejouer la finale. Servette s’imposait cette fois 3-2 face à YB, où Karli Odermatt jouait le tout dernier match de sa carrière.

Servette-YB, c’était même 3 fois en 2 semaines et demie! Entre les deux éditions de la finale, Servette s’imposait – le 13 juin – en championnat chez YB (2-0), alors que les deux clubs de la Limmat se sabordaient mutuellement (GC-FCZ 2-1), Servette possédant désormais 6 points d’avance sur Zurich et 9 sur GC à 3 journées de la fin (la victoire ne valait encore que 2 points). Quoi qu’il en soit, Servette, sorti du tour qualificatif avec 1 point de retard sur le FC Zurich, était intouchable dans ce tour final, gagnant 10 matchs sur 10, avec un goalaverage de 23-5! Le milieu de terrain Schnyder-Barberis-Andrey était la grande force des Grenats, servant à la perfection Hamberg à la pointe de l’attaque, alors que Guyot et Trinchero tenaient la baraque derrière.

Seul échec: la Coupe des vainqueurs de Coupe, où Servette passait Olympiakos (4-2, 2-0), puis le Nancy du futur président de l’UEFA, Michel Platini (blessé/2-1, 2-2). Mais pas les quarts: après un 0-0 obtenu en Allemagne, Servette égalisait seulement en fin de partie aux Charmilles face au Fortuna Düsseldorf des deux frères Allofs (1-1), qui se qualifiaient au bénéfice du but marqué à l’extérieur. Fortuna Düsseldorf ira jusqu’en finale, où les Allemands ne s’inclinaient que de justesse face à Barcelone (4-3 après prolongation), devant 58'000 spectateurs au Stade Saint-Jacques à Bâle.