Le Servette FC est le dernier vainqueur romand

Dès le début de saison déjà, le Servette FC a montré aux concurrents qu'il voulait cette année remporter le 17e titre de champion de l'histoire du club. L'équipe de Gérard Castella est restée invaincue lors de ses 6 premiers matches et ne s'est inclinée que deux fois sur l'ensemble du tour de qualification (22 journées): 3-0 au Hardturm contre GC et à domicile lors d'une décevante défaite 1-0 contre le BSC Young Boys. À l'issue de la première phase, le Servette FC devançait de 6 points GC, le FC Zurich et le FC Lausanne-Sport. Seul le mode de réduction de moitié des points avant le tour final a permis aux concurrents d'espérer encore décrocher le titre de champion.

Malgré le tour de qualification réussi, les dirigeants genevois, bien soutenu par la chaine de télévision privée française «Canal+», ont décidé de solidifier encore considérablement l'équipe. Pendant la pause hivernale, le club s'est renforcé de manière marquante en engageant les joueurs suivants: le Bulgare Martin Petrov (CSKA Sofia), le Lituanien Thomas Razanauskas (Lens), le Français Laurent Leroy (Paris St-Germain) et le Néerlandais de Saint-Gall, Edwin Vurens. Après 3 matches du tour final, le défenseur de l'équipe nationale, Sébastien Jeanneret rejoignait également le Servette FC en provenance de Neuchâtel Xamax.

Tour final compliqué
Contrairement à la première phase exceptionnelle, le tour final (14 journées) fut plus délicat à négocier. Les défaites à Saint-Gall (0-2) et à Lucerne (1-2) ont fait fondre l'avance - et l'équipe genevoise a même perdu la tête du classement. Après une défaite 2-1 contre Xamax et une autre 0-4 contre le FC Zurich, le leader perdait définitivement le rythme et s'éloignait du titre. De plus, le FC Lausanne-Sport s'était mis dans la meilleure position possible avec 7 matches d'affilée sans défaite.

Alors que 35 des 36 journées avaient été jouées et que le dernier tour du championnat était prévu pour le 2 juin 1999, trois clubs étaient encore en mesure de devenir champions suisses. Lausanne (4e après la qualification) était leader avec 45 points, devant Servette (1er Q) et GC (2e Q) avec 43 points chacun. Dans les médias, Lausanne, qui s'attendait à recevoir le Servette FC dans son propre stade, avait 60 % de chances de remporter le titre, le Servette FC 30 % et les Sauterelles 10 %. Il est important de le savoir: dans l'ancien mode, lorsque les équipes étaient à égalité de points, ce n'était pas la différence de buts mais la position après le tour de qualification (à Noël) qui décidait du classement final!

Finalissima à la Pontaise
L'un des matches décisifs les plus spectaculaires du championnat suisse de football a eu lieu. Le Servette FC, qui avait aligné plusieurs faux pas lors du tour final, avait pour amition de se racheter devant les 15'800 spectateurs de la Pontaise, qui affichait complet. Sous une pluie battante, les Genevois pouvaient compter sur leur offensive très efficace ce soir-là. Les "grenat" devaient absolument remporter le match dirigé par Urs Meier et ne s'est pas laissée distraire lorsque Fabio Celestini a donné l'avantage à l'équipe locale dès la 9e minute. Avec ce résultat, le LS aurait pu fêter le 8e titre de champion de l'histoire du club après 34 ans d'attente.

Mais les Lausannois ont célébré trop tôt. Après quelques minutes, l'offensive du Servette FC a riposté. La figure centrale du festival genevoise fut le Néerlandais Edwin Vurens, qui remplaçait le meilleur buteur Alexandre Rey (19 goals), suspendu pour ce match-là. En deux minutes (13e / 15e), il a propulsé le Servette FC en tête avec deux magnifiques buts - et a complètement déstabilisé Lausanne. Au bout d'une demi-heure, le Bulgare Martin Petrov a inscrit un penalty et s'est offert le 3-1, mais ce but n'a pas permis de conclure ce match de folie. L'erreur d'Eric Pédat a permis à Marko Pantelic d'inscrire le 2-3 et redonner espoir au lausannois.

Peu de temps après la pause, Pantelic s'illustrait à nouveau en manquant la seule occasion pour l'équipe de Pierre-André Schürmann, qui aurait permis au FC Lausanne-Sport de remporter le titre de champion. Après une passe du Suédois Stefan Rehn, il n'a pas réussi à marquer seul devant Pédat - et presque sur la contre-attaque, Vurens a inscrit le 4-2 pour les Servettiens (51e). C'était le but du titre. Lausanne ne s'est pas remis de ce coup dur et le titre de champion suisses de 1999 se rapprochait du Servette FC. Peu avant la fin, Petrov a couronné le match et également la saison de l'équipe de Genève en marquant le 5-2.

Une victoire pour "beurre" pour GC
La victoire de Grasshopper contre Neuchâtel Xamax (5-0) n'avait plus aucune importance. Avant même le match, il était clair que GC ne pouvait plus devenir champion si Servette gagnait en même temps. Car, comme nous l'avons déjà dit, ce n'est pas la différence de buts nettement meilleure (+20 contre +5 pour Servette) qui a décidé du classement final, mais le classement du tour de qualification, que le Servette a terminé avec 6 points d'avance sur les Zurichois.

Alors que GC a de nouveau été couronné champion 2001 et 2003, le Servette FC n'a jamais été proche de remporter le titre du champion depuis 1999. Et aucun autre club de Suisse romande n'a réussi cet exploit au cours des 20 dernières années. Les problèmes financiers, la faillite et la première relégation du club de la première division suisse au printemps 2005 ont marqué le point le plus négatif de l'histoire du club genevois, fondé en 1890 et qui, avec 17 titres de champion à son actif, occupe toujours la 3e place de clubs les plus titrés.

Mais il y a de l'espoir: depuis sa promotion lors de la saison 2019/20, le Servette FC fait à nouveau les gros titres de la Raiffeisen Super League. Et avec le FC Sion et Xamax, la Suisse romande a depuis longtemps trois représentants dans la plus haute ligue de Suisse. Cependat, une question se pose toujours: quand est-ce que les fans de Suisse romande pourront-ils fêter un prochain titre de champion tant attendu?